Le frelon asiatique

Classification et statuts

Nom scientifique de l’espèce : Vespa velutina 

Sous espèce : Vespidae (comme les guêpes)

Famille : Nigrithorax

Nom commun : Le frelon asiatique

Statut : 

Arrivé en France il y a une grosse quinzaine d’année, le frelon asiatique est aujourd’hui un fléau au niveau de l’ensemble de l’hexagone. Hautement nuisible, les premiers beaux jours voient les futures reines sortir de diapause. C’est plus que jamais le moment de les piéger. Voici nos conseils pour être on ne peut plus efficace, à moindre coût.

Identifiez-le…

Le frelon asiatique, ou « frelon à pattes jaunes » (Vespa velutina nigrithorax) appartient à la famille des Vespidae, tout comme les guêpes. Comme l’indique son nom scientifique, son abdomen et son thorax présentent une couleur noire, un cercle jaune sur le premier segment, et un autre jaune-orange sur le dernier. Il porte deux antennes sur la partie supérieure de la tête, également orange et noire, et ses pattes sont dans leurs parties inférieures jaunes claires. 

Sa taille avoisine 3 cm même si les ouvrières peuvent être légèrement plus petites et les reines plus imposantes. 

Ce frelon ne doit pas être confondu avec le frelon européen (Vespa crabro), qui possède lui un abdomen jaune rayé de noir, et des pattes rousses. Un frelon qui est aussi plus conséquent. 

Les guêpes à la taille très marquée, présentent un abdomen noir et jaune vif et sont plus petites (1,5 cm).

Quelles menaces présente-t-il ?

Observé pour la première fois en France en 2004 dans le Sud-ouest, le frelon asiatique qui a probablement fait le voyage depuis la Chine dans un conteneur, a colonisé la France en quelques années grâce à sa grande capacité de reproduction et à la quasi absence de prédateurs, même si certains oiseaux demeurent des chasseurs actifs de l’espèce comme la mésange charbonnière, le guêpier ou la rare bondrée apivore.

Notre frelon peut donc s’en donner, dans l’hexagone, à cœur joie et c’est là que le bât blesse car pour nourrir ses larves, ce frelon s’attaque aux autres insectes mais aussi et surtout aux abeilles qui représentent la majeure partie de son régime alimentaire.

Il est à ce sujet terrible de le ou les voir en vol stationnaire, à proximité d’une ruche, pour capturer lorsqu’elles en sortent ou lorsqu’elles la regagnent les pauvres abeilles.

Plus conséquent qu’elles en taille, le frelon les capture et les emporte entre ses pattes et transforme leur thorax en boulette pour nourrir ses larves.

Il est bon de savoir que même si toutes les abeilles ne meurent pas, bien évidemment, la présence de ces prédateurs à côté de leur ruche les stresse énormément, ce qui limite les récoltes de nectar et de pollen.

La menace a été considérée tellement grave pour la filière apicole que l’insecte a été classé comme danger sanitaire par un arrêté ministériel en 2012 !

Sachez également que le frelon asiatique adulte cause des dégâts conséquents dans les vergers en s’attaquant aux fruits mûrs.

Enfin, avec un dard pouvant mesurer 3 mm, et même si isolé, un frelon peut être observé relativement sans danger à proximité de fleurs, il en va autrement lorsqu’il est proche de son nid. Lieu où, avec ses congénères, il peut devenir agressif. Une piqûre « mal placée » ou de multiples peuvent entrainer de sérieuses complications pour la victime (la tenue classique pour apiculteur ne protège pas suffisamment).

Que faire si vous trouvez un nid de frelon asiatique ?

  • Si vous découvrez un nid de frelons, cessez toute activité pouvant créer des vibrations dans les branches, au sol, l’utilisation d’un engin thermique (taille-haies, débroussailleuse, tondeuse)…
  • Mettez-vous en sécurité, restez à distance, n’allez pas aller au contact du nid ou de la haie. 
  • Ensuite, signaler le nid à la mairie, en indiquant  l’emplacement exact.
  • Ne surtout pas détruire le nid soi-même !
  • Ne pas s’approcher du nid en attendant que la destruction soit réalisée.

Quand le piéger ?

Pour ralentir la prolifération de cet envahisseur tout en préservant les populations d’autres insectes (sauterelles, papillons, etc.) deux périodes de l’année, bien précises sont à connaitre pour placer vos pièges :

La première court de mi-février à  fin mai, moment où les reines sortent de diapause pour fonder de nouveaux nids et donc de nouvelles colonies.

Une colonie comptant entre 2 000 et 5 000 individus, prendre une reine réduit la future population d’autant. Ce qui est non négligeable.

La seconde époque propice va d’octobre jusqu’à fin novembre, période de fécondation des futures fondatrices. Une action préventive pour l’année suivante.

Comment réaliser vos pièges ?

De nombreux tutoriels existent sur Internet mais fort de piéger les frelons depuis plusieurs années et après avoir essayé différentes fabrications et systèmes, voici celle qui est, en ce qui nous concerne, la plus simple à mettre en œuvre et qui d’un coût minime donne de bons résultats.

Nécessaire pour un piège :

  • Une bouteille en plastique de jus de fruits, vide, d’un litre et son bouchon (ce type de bouteille offre l’avantage d’avoir un gros goulot qui facilite le remplissage comme la vidange)
  • Du câble électrique de 2,5 mm (aisé à mettre en place, cette attache rigide est plus simple d’utilisation que le fil de fer ou la ficelle, peut rester en place avec le bouchon à l’année et n’abime pas, grâce à son enveloppe plastique, le support).
  • Une tenaille pour sectionner le câble.
  • Une chignole pour percer le bouchon.
  • Un mètre ruban ou tout autre objet vous permettant de calculer le diamètre de vos trous d’accès.
  • Un marqueur ou un feutre pour repérer vos futurs trous d’accès.
  • Un cutter pour les découper ou une perceuse sachant que les orifices doivent faire 8 mm de diamètre (taille suffisante pour laisser passer les frelons asiatiques mais impossible à franchir pour les papillons).

Etape 1 : Calculez la longueur du câble qu’il vous faut en fonction du lieu ou vous avez prévu de placer votre piège (évitez la proximité immédiate de votre habitation, de votre terrasse, les lieux en plein soleil, accessibles aux enfants, à vos animaux de compagnie, etc.) Le mieux étant de le placer suffisamment haut pour que vous puissiez passer dessous sans le heurter, en tondant par exemple, mais pas trop pour que vous puissiez à bout de bras dévisser la bouteille sans avoir à démonter la fixation totale (câble et bouchon). Une branche de fruitier est parfaite.

Calculez toujours un peu plus long car il va falloir faire un nœud pour retenir le bouchon et le câble doit faire plus du tour de la branche. Coupez votre câble avec la tenaille.

Etape 2 : Percez en son centre le bouchon avec la chignole, passez-y le câble et faites un nœud simple côté bouchon qui servira de butée.

Etape 3 : Mesurez et marquez sur le tiers supérieur de la bouteille, dans deux angles voisins, l’emplacement de vos futurs trous de 8 mm. (deux trous suffisent et le fait de les positionner du même côté facilite remplissage et surtout vidange en vous évitant de vous arroser du nectar poisseux !)

Etape 4 : découpez les avec le cutter ou percez-les avec une perceuse et une mèche adaptée au diamètre recherché.

C’en est fini, votre piège est terminé. Reste à mettre en place l’appât et à l’installer au jardin.

Quel appât ?

Les frelons asiatiques sont particulièrement attirés par un mélange composé d’un quart de bière brune, deux quarts de vin blanc sec, et  un quart de sirop de cassis ou de framboise. Notez que le vin blanc est capital car il sert de répulsif pour éloigner les abeilles.

Cet appât peut être préparé en quantité importante car il se conserve bien (dans une grande bouteille plastique de 2 litres par exemple) et il faut prendre en compte qu’il faudra réalimenter les pièges régulièrement en raison de l’évaporation mais aussi eu égard aux frelons que vous aurez pris.

Observez, bien évidemment la plus grande prudence lors de l’entretien de vos pièges, notamment au moment de changer l’appât.

Dévissez le bouchon, et videz le piège sans le nettoyer : les phéromones laissées par les frelons capturés augmenteront son attractivité.

Et, bien évidemment, ne videz pas vos pièges au jardin…

 

Quelle quantité d’appât ?

Pour éviter des manipulations trop fréquentent, il est bon de disposer une certaine quantité de mixture dans vos pièges. Les bouteilles de jus de fruits carrées offrent l’avantage de disposer d’annelures. C’est un bon repère que l’on peut aussi marquer d’un trait de feutre. Comptez 7 bons centimètres de hauteur de liquide.

Combien de pièges ?

Tout dépend ici de la taille de votre jardin. Inutile de mettre 10 pièges sur 300 m carrés ! Dans notre cas nous installons 3 à 4 pièges lors des deux périodes cruciales sur 980 m2. Ils sont positionnés sous pommiers et cerisiers et chaque année ils prennent encore et encore…

Sans pour autant et c’est heureux avoir de nid sur le terrain ! Ce dernier ne doit cependant pas être bien loin car la moyenne de rayon d’action d’une jeune ouvrière de frelon asiatique, autour de son nid, est estimée à 350 m. Il peut être porté à 700 m lorsque les sujets vieillissent mais on estime qu’il n’excède pas 2 000 m.