Présentation du lièvre

Classification et statuts

Nom scientifique de l’espèce : Lepus europaeus (Pallas,1758)

Ordre : Lagomorphes

Famille : Léporidés

Statut : Classé comme gibier, la chasse du lièvre d’Europe est légale en France mais réglementée. Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l’UICN**

Identifiez-le…

Un corps élancé, une queue courte et touffue, une tête ovale, des oreilles très allongées et des pattes postérieures particulièrement longues sont des caractéristiques indéniables du lièvre.

Ajoutez à cela une coloration de pelage brun roux avec des nuances noires sur les parties supérieures, un poitrail, une face interne des pattes tout comme un ventre blanc crémeux, et vous en aurez quasi-confirmation.

Reste l’extrémité des oreilles qui se doit d’être noire tout comme le dessus de la queue (blanche en dessous) et vous pourrez avoir la certitude que vous êtes en présence du rival de la tortue chère à Esope et La Fontaine.

Où le voir ?

Le lièvre d’Europe peut vivre sous une grande variété de climats tempérés. Il y affectionne les zones ouvertes pourvues de buissons épars mais s’adapte aussi à une grande diversité de milieux, des polders aux marais salants en passant par les prairies alpines, la lande et les vignes.

Ses plus fortes densités sont néanmoins rencontrées dans les zones de cultures céréalières d’où sa présence sur le logo de Set.

Notez qu’il ne dédaigne pas non plus les bordures de bois. Et que, de la fin de l’été à l’hiver, certaines zones forestières comptent parmi ses fréquentes places de gîtes.

Rythme de vie

Nocturne et crépusculaire, le lièvre a ses pics d’activité – exception faite de la période de rut, lorsqu’il bouquine (affrontements spectaculaires entre congénères)- en début et fin de nuit.

Dans la journée, il passe le plus clair de son temps couché dans son gîte ou forme (il en change presque chaque jour) qui est bien souvent une simple dépression du terrain, une petite excavation qu’il a creusée,  souvent choisi dans les hautes herbes, le long d’une haie ou sous un buisson.

Dans les cultures, ces gîtes sont, la plupart du temps, situés en plein découvert.

Territorial, solitaire hors période de reproduction, actif toute l’année, notre léporidé aime également, à coté du plaisir de s’alimenter, passer de nombreux moments à des séances de toilette. Seules les périodes de chutes de neige ralentissent fortement son activité.

Au menu

Beaucoup plus sélectif que son cousin le lapin dans son alimentation, le lièvre mange avant tout des plantes herbacées et notamment des graminées. Il consomme aussi des céréales cultivées, des baies, des bourgeons, des champignons, des légumes… Ce sous différentes formes : graines, racines, fruits, jeunes plants…

Mais, comme chez tous les lagomorphes, le lièvre ré-ingurgite certaines de ses crottes sous forme de petites boulettes rondes et les digère une seconde fois. Un phénomène appelé « caecotrophie » qui permet d’enrichir sa nourriture en vitamine B indispensable à sa survie

Au fil des générations

Chez les lièvres, les accouplements ont lieu en général de janvier à juillet et les mises bas de mars à octobre. La gestation dure 42 jours mais la hase (femelle) peut être fécondée une nouvelle fois avant la mise bas.

Elle porte alors, simultanément, des jeunes prêts à naître et les embryons de la portée suivante. Ce phénomène porte le nom de superfétation.

La hase peut dès lors élever de deux à quatre portées par an comptant chacune de un à six levrauts.

A la naissance, les jeunes ont les yeux ouverts, un pelage complet et ils sont capables de se déplacer.

L’allaitement dure trois semaines et les petits s’émancipent à l’âge d’un mois.

La maturité sexuelle est atteinte à l’âge d’un an.

Fin de vie

Les principaux prédateurs du lièvre d’Europe sont suivant les régions françaises : l’aigle royal et le hibou grand-duc pour les grands rapaces, le lynx, le loup et le renard roux principalement pour les mammifères.

Maintenant, bien évidemment, chez les levrauts ou chez les sujets malades, d’autres prédateurs peuvent exercer leurs aptitudes : corvidés, chats et chiens en divagation, mustélidés…

Les maladies sont une menace supplémentaire pour le lièvre d’Europe et la première cause de mortalité en particulier chez les levrauts.  Ces maladies sont l’hépatite virale du lièvre (EBHS), la yersiniose (pseudo-tuberculose), la coccidiose, la tularémie…

En quelques chiffres

47 à 80 cm : Longueur de l’animal (7 à 11 cm pour la queue)

11 à 13 cm : Longueur des oreilles

Entre 4 et 5 kg : Poids moyen d’un adulte

110 g : poids moyen à la naissance

4-5 ans : Longévité moyenne

12 ans : Longévité maximale connue

60-70 km/h : vitesse moyenne de déplacement en fuite

32 : nombre d’espèces de lièvres à travers le monde

16 nombre de sous-espèces de lièvres d’Europe selon ITIS*

2 000 m : altitude maximale fréquentée

2 m : bonds réalisables en longueur et en hauteur

30 pour 100 ha : densité maximum d’animaux dans les milieux très favorables

Quelques points de littérature

Expressions :

Courir deux lièvres à la fois : Poursuivre deux buts différents en même temps.

Courir comme un lièvre : courir très vite.

Courir le même lièvre : poursuivre à deux ou à plusieurs le même dessein.

Lever, soulever un lièvre : Etre le premier à dévoiler une question embarrassante mais importante.

 

Mots :

bec-de-lièvre : Malformation consistant en une fente de la lèvre supérieure, en général juste sous le nez.

patte-de-lièvre : Courte section de contre-rail placée près de la pointe-de-cœur pour améliorer le guidage des roues (dans les chemins de fer).

oreille-de-lièvre : Champignon ocre jaune, en forme de cornet fendu poussant à même le sol, sous les feuillus.

Lièvre ou lapin

Le lapin de garenne et le lièvre d’Europe partagent parfois les mêmes territoires au sein de leurs aires de répartition.  Pour mieux les distinguer, sachez que :

  • Le lièvre d’Europe est plus grand, nettement plus longiligne, doté de longues pattes.
  • Son poids est plus de deux fois supérieur à celui du lapin de garenne (1,4 kg).
  • Ses oreilles sont plus grandes et leur pointe, comme la queue, est marquée de noir.
  • L’iris de son œil est plus clair et bien distinct de la pupille.
  • Sa robe est plus colorée, entre le fauve et le roux mêlé de gris.

En matière de comportement, le lièvre effectue des bonds beaucoup plus importants, plus amples et  plus fluides que ceux du Jeannot. Il est également beaucoup plus rapide avec une distance de fuite à contrario de celle du lapin beaucoup plus grande. Là où le lapin se contente de sautiller sur de courtes distances pour regagner l’une des bouches de son terrier ou un couvert, le lièvre détale sur de vastes terrains découverts où il n’y a pas de refuge.

Enfin, le lièvre ne creuse pas de terrier et élève ses petits à découvert à même le sol. Des levrauts qui sont pourvus de poils dès la naissance  à l’opposé des lapereaux qui naissent dans un terrier nus et aveugles).

Photothèque

Photo 01 : (Plaine de Thoiry) Furtif et rapide, le lièvre affectionne les grands espaces. © Olivier Buttin

Photo 02 : (Plaine de Thoiry) Eté comme hiver, en plein découvert l’animal est aux aguets. © Olivier Buttin

Photo 03 : (Villarceaux) Moment de détente et de toilette le long de la D119. © Olivier Buttin

Photo 04 : (Plaine de Thoiry) Dernières agapes au lever du soleil. © Olivier Buttin

Photo 05 : (Plaine de Thoiry) De la luzerne au couvert, au plus vite ! © Olivier Buttin

Photo 06 : (Plaine de Thoiry) Douche estivale en pleins champs. © Olivier Buttin

Photo 07 : (Plaine de Thoiry) 2 m d’un bond, sans problème ! © Olivier Buttin

Photo 08 : (Plaine de Thoiry) Surpris, en bordure de chemin et en lisière. © Olivier Buttin

Photo 09 : (Plaine de Thoiry) A découvert, mais gîté. © Olivier Buttin

Photo 10 : (Plaine de Thoiry) Palabre au milieu des carottes sous un effaroucheur à pigeons. © Olivier Buttin

 

Vidéothèque

Vidéo 01 « Au menu »

Vidéo 02 «Rythme de vie »

Vidéo 03 « Lièvre ou lapin ? »

Abréviations

* Le Système d’Information Taxonomique Intégré (SITI) est une association créée pour fournir des informations conformes et fiables sur la taxonomie des espèces biologiques.

** L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) est l’une des principales organisations non gouvernementales mondiales consacrées à la conservation de la nature. (lien : https://uicn.fr)